Depuis le début de ce mois, la CUA a mobilisé chaque jour une centaine d'agents pour effectuer le nettoyage, le dessablage, le débroussaillage et le désherbage dans plusieurs quartiers de la Capitale, autant que le curage des canaux d’évacuation d’eaux usées. Ainsi, la sensibilisation des riverains afin de réaliser le renouvellement de la peinture sur les façades principales continue. D'ailleurs, il s’agit d’un règlement dans le statut de la ville, dixit la direction au sein de la CUA.
Tous les départements de la Municipalité disposent d'une mission dans l’embellissement et de l’assainissement. A part la délimitation des trottoirs, la réparation des bordures comme le lac Anosy, les clôtures et murs de soutènement, tous les panneaux publicitaires illicites et sauvages ainsi que les affichages sont enlevés. « Tous ceux qui ont besoin d’installer des panneaux publicitaires devront consulter la CUA et demander une autorisation. Ces activités sont régies par un texte réglementaire », indique-t-on.
270 passages piétons repeints
Pour cette première étape des travaux, la Société municipale pour l'entretien des véhicules (SMEV) contribue à l’embellissement de la ville à travers les marquages au sol. L’objectif est de repeindre 270 passages pour piétons, dans un plus bref délai. Depuis le 23 avril, 65 % des travaux y afférents sont déjà terminés dans le centre-ville dont Ankorondrano, Antanimena, Tsaralalàna, Ambatomena, Antaninarenina, allant jusqu’à la rocade Ambohimiarina et Amoronakona. Selon le directeur du SMEV, seulement 30 % des rues de Tanà comprennent des marquages au sol. Or, ceux-ci sont conçus pour faire baisser les accidents de la circulation. Quant à la Police municipale, elle mise sur la sensibilisation de la population sur l'utilisation des marquages au sol, des bacs à ordures qui sont installés partout. Il en est de même pour l’installation des barrières métalliques dans les endroits où les marchands ambulants opèrent.
Une sanction pour les contrevenants
Après la sensibilisation, place aux sanctions. A part l’instauration de la sécurité, les policiers municipaux ont pour missions d'éduquer les citoyens et d’appliquer les sanctions à l’encontre de ceux qui commettent des infractions, dont le stationnement sauvage, le non-respect des horaires de circulation pour les camions et charrettes,... Dans le cas contraire, une autorisation exceptionnelle de circuler devrait être demandée auprès de la Magistrature de la ville. « La Police municipale travaille jour et nuit afin de poursuivre les infractions. Aucune tolérance n'est mise, selon le chef de corps de la Police municipale durant un compte rendu relatif à la première phase de l’assainissement dans la Capitale. Cependant, l’éducation citoyenne figure parmi les grands projets initiés par la Commune urbaine d'Antananarivo. L'assainissement commence dans le centre-ville, mais les travaux se poursuivent dans les six Arrondissements de la capitale.
Les travaux routiers s’enchaînent
Anosy, Analakely, Ankorondrano, Ivandry, Namontana, 67 Ha, etc. Une trentaine d’axes dans la ville d’Antananarivo ont été touchés durant les travaux routiers entrepris depuis le début de cette année, accélérés à quelques semaines de la tenue du Sommet de la COI. Le ministère des Travaux publics, la Région d’Analamanga ainsi que la Commune urbaine d’Antananarivo se sont donné la main pour s’assurer de ces travaux durant quelques semaines. Résultats : de nombreux axes sont désormais plus circulables. Outre les chaussées bitumées, les marquages au sol sont bel et bien visibles, au grand plaisir des usagers de la route et des piétons. « Il ne manque plus que les panneaux de signalisation et les feux tricolores pour que les rues de Tanà ressemblent à ceux à l’étranger », note Bernard R., cadre dans une entreprise de microfinances.
Une semaine après la visite d’Etat du Président français et le Sommet de la COI, la majorité des rues d’Antananarivo se trouve en bon état, quoi que certaines d’entre elles sont déjà dégradées. Les travaux n’ont pas pu être achevés à temps dans d’autres axes, d’où leur poursuite. C’est le cas pour l’axe Mahazoarivo-Ankadimbahoaka ou encore du côté d’Andravoahangy, en plus de 7 autres tronçons. Les travaux de réfection seront à accélérer pour ces 9 axes, d’après une source auprès du ministère de tutelle. Pour les axes enregistrant des dégradations, quelques semaines après les travaux, les entreprises sont ordonnées de les réparer durant la période de garantie. Quoi qu’il en soit, les travaux routiers dans les rues de Tanà font partie des actions concrètes au profit des citadins et des invités, améliorant la circulation et réduisant les embouteillages...
Des sans-abri retournent dans leur ville natale
Un nouveau départ pour une dizaine de familles sans-abri. 21 personnes, n’ayant aucun logement, accueillies au sein du centre SEBA Isotry et celui d’ex-MADCAP Ambalavao-Isotry, ont rejoint leur ville natale. Ils ont quitté le centre, hier. Il s’agit de la deuxième vague de personnes ayant décidé de quitter ce site d’hébergement temporaire pour rejoindre leur famille. La première vague est déjà partie avant la fête de Pâques. Ces gens sont originaires d’Ambatolampy, Antsirabe et Fandriana.
Il y a quelques années de cela, ils sont venus dans la capitale pour travailler. Mais en vain, ils ont vécu dans la misère depuis. La majorité d'entre eux sont des commerçants, des femmes et hommes à tout à faire. Le ministre de la Population et de la Solidarité nationale, Aurélie Razafinjato, les a visités avant leur départ afin de les encourager. « Ce n'est pas facile de refaire la vie, mais ces gens ont le courage d’avancer et de retrouver leur dignité », dixit-elle.
Le développement du capital humain figure parmi les priorités du Gouvernement. Ce n’est que le début du projet. Mais pour ceux qui ne souviennent plus de leur ville natale, ils seront transférés au site d’Ambohimiarina et de Fiefaramanga, bien évidemment s’ils le souhaitent. 200 ménages y sont transférés bientôt. Selon la ministre, le centre ex-MADCAP devrait être rénové pour accueillir un nouveau projet. Ces centres sont des abris temporaires pour les sinistrés. Raymond Rasolomanana, habitant dans la Commune d’Ambatolampy, est parmi les sans-abri qui ont quitté le centre, hier. Ce père de famille, un homme de troisième âge, est sans-abri depuis plusieurs années. Il est venu à Antananarivo en tant que commerçant, mais sa vie a pris une autre tournure.
Une dynamique collective à élargir...
« Si nous avons pu accomplir ces travaux de réhabilitation en si peu de temps, il est tout à fait possible de maintenir et d’élargir cette dynamique, non seulement à Antananarivo, mais aussi sur l’ensemble du pays ». Hery Rasoamaromaka, gouverneur de la Région d’Analamanga, l’a souligné lors d’une rencontre avec la presse, lundi dernier à Ambohidahy. Les travaux d’assainissement de la cité, la réfection des routes ou encore les nombreux embellissements ont pu se faire, non seulement grâce à la forte mobilisation des élus, nommés et divers responsables, mais également à la conscientisation des agents de l’Etat et des citadins. Bon nombre de ces derniers ont opté pour le « Tagnamaro » afin d’opérer le changement en quelques heures. Le gouverneur de la Région d’Analamanga a également lancé un appel au secteur privé pour davantage d’implications, au profit de la ville d’Antananarivo. Cette mobilisation collective est d’autant plus indispensable, à trois mois du Sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC). Effectivement, Madagascar accueillera cet évènement d’envergure au mois d’août de cette année. « C’est un défi que nous devons relever de maintenir nos villes propres, ordonnées et attractives pour assurer l’avancée de Madagascar », a-t-il martelé.
« Chaque citoyen doit se sentir responsable de la préservation de son cadre de vie », a rappelé le gouverneur. De plus, chacun a sa part de responsabilité pour que la ville reste saine et habitable. Le respect des biens publics, l’utilisation des bacs à ordures, la considération des diverses organisations et disciplines, etc., figurent parmi les gestes que les citadins peuvent et doivent pérenniser.
Dossier réalisé par Anatra R. et Patricia R.